Julien Dumas

Julien DUMAS est un narrateur. Chacune de ses histoires, pardon… de ses photographies, est un fait divers, une tranche de vie dans laquelle il nous laisse pénétrer en nous accordant la liberté d’y être un peu le scénariste. Toute la question est de savoir si sous nos yeux va se jouer une tranche de vie, ou si le coup de theâtre dramatique que l’on soupçonne s’est déjà déclenché, laissant les actrices de Julien pensives, terrassées accablées… Sommes-nous témoins de l’instant décisif ou est–il à l’origine de l’image  révélée ?
La confrontation ?… Une plongée dans chaque image afin d’en saisir les indices… et la secrète trame.

Copyright © 2014 – Julien Dumas
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Les 10 questions Conf' à Julien Dumas

1Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

J’ai découvert la photographie un peu par hasard, fin 2009 je visitais une rétrospective sur le travail de Richard Avedon à New York – je pense que le déclic est arrivé à ce moment la. J’ai été fasciné par ses images de mode des années 50/60 par la force de leur contraste !
De retour à Paris j’ai commencé à travailler sur l’humain – ma première source d’inspiration a été la neutralité, à la recherche de l’inexpression – je cherche à créer une certaine interactivité avec la personne qui regarde mes images – donner quelques clefs, quelques indices pour que le spectateur puisse façonner sa propre histoire.

2Quel est votre parcours photographique ?

Tout a réellement débuté mi 2012… un simple appel qui a changé beaucoup de choses pour moi !
« Bonjour, c’est SFR… »
Très peu de temps après mes débuts j’ai eu la chance de me faire repérer par SFR Jeune Talent – cela m’a donné cette incroyable opportunité d’exposer mon travail pendant le festival d’Arles. SFR JT est un magnifique tremplin pour la jeune création photographique !
Depuis les choses évoluent rapidement pour moi, plusieurs expositions, plusieurs prix… plein de choses qui m’encouragent à continuer dans cette voie !

3Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

Une bonne photo doit  susciter la curiosité du spectateur, l’envie de voir au-delà même de l’image, de provoquer une certaine émotion.

4Comment naissent vos photos (prise de vue, traitement, impression) ?

Je produis assez peu, chaque image demande une préparation assez minutieuse, trouver un concept de base, imaginer un décor, une atmosphère…  un repérage peut prendre jusqu’à plusieurs semaines – je compare souvent ces étapes à la préparation d’un film.
Une fois l’idée établie je réalise un croquis de la scène dans lequel je vais peaufiner les détails (choix des personnages, accessoires, tenue, ambiance…)

5Qu’est-ce qui les inspire ?

Pour ma série actuelle, je suis très inspiré par les Etats Unis, cela vient sans doute de ma culture série télé des années 80. L’architecture, l’automobile…

6Quels sont les photographes que vous admirez ?

Depuis quatre ans pas mal de découvertes dans des univers assez variés mes deux premiers coups de coeur ont été Richard Avedon et Kimiko Yoshida ensuite mon attention s’est portée sur des photographes plus orientés « mise en scène » tels que Robert Adams, Erwin Olaf, Gregory Crewdson…

7Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?

Mon rêve… avoir les clefs d’une petite ville américaine ! Où j’aurais la possibilité de figer un instant… vider les rues de la ville pour en créer un décor…  pouvoir recréer des moments de vie, placer des personnages figés à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des bâtiments…
Pouvoir se plonger dans des micro-ambiances, de petit spots de vie, avoir par exemple un coiffeur dans son salon qui attend son prochain client, un homme assis dans la rue lisant son journal, une femme assise à l’intérieur d’un bar… tout ceci au sein d’une même image ,où l’on aurait envie de se demander s’il peut y avoir des interactions entre tout ces personnages.

8Quels sont vos projets actuels ?

Actuellement je travaille sur une série qui se nomme Lost in… l’idée de cette série est de créer une sorte d’atmosphère cinématographique – fixer un décor avec quelques éléments… quelques indices (un ou plusieurs personnages, un véhicule, un sac…) comme je le disais, je donne les éléments clef d’une scène pour laisser au « spectateur » la possibilité de construire sa propre histoire. Ces scénarisations seraient comme un arrêt sur image, une seconde figée extraite d’un film, ou l’on ne sait si l’action vient de se produire ou si elle va se dérouler.

9Qu’avez-vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?

Je vais vous faire découvrir ma série actuelle | lost in… | qui comporte une quinzaine d’images.

10Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Un lieu d’échange, de partage et de convivialité !