Ljubisa Danilovic
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Les 10 questions Conf' à Ljubiša Danilović
1Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Je suis photographe et réalisateur de films documentaires. Je vais avoir quarante ans cette année, pratique la photographie depuis l’adolescence et suis devenu photographe professionnel à l’âge de vingt ans. Je constate donc, que j’ai passé plus de temps avec la photographie que sans, et ce constat me réjouit.
2Quel est votre parcours photographique ?
Premier emploi de photographe salarié pour une collectivité territoriale, à vingt ans donc, juste après avoir quitté les bancs de l’Université Paris VIII (cursus photo).
Six années aux cours desquelles j’aurais appris et consolidé ma technique photographique (la diapo était très exigeante). Par la suite, un stage de photojournalisme à l’EMI_CFD (Paris) qui m’amènera à collaborer les dix années suivantes avec la presse magazine et les agences. Surtout, dans cette période, la rencontre avec Patrick Chauvel, au contact duquel j’ai tout appris du métier, tout ce qui compte vraiment. Puis petit à petit, je me suis éloigné de la presse pour poursuivre des projets plus personnels que je finance aujourd’hui en travaillant pour des clients institutionnels, essentiellement.
3Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Mon confrère et ami, Klavdij Sluban, en a donné la définition la plus juste, alors je la lui emprunte : « Une bonne photo est une photo qui rime ».
4Comment naissent vos photos (prise de vue, traitement, impression) ?
Je travaille au Leica M6, développe moi-même mes films et confie les tirages barytés, qui sont fait à la main et sous agrandisseur, à Filippo Roversi de l’Atelier Lumière, ou à Nathalie Lopparelli de l’Atelier Fenêtre sur Cour (Paris).
5Qu’est-ce qui les inspire ?
Je ne sais pas ce qui les inspire. La nécessité de retranscrire ma vie intérieure, peut-être. La photographie, est pour moi une façon d’exprimer ce que mon psychisme a vécu. Mes photographies sont fidèles à ma mémoire. C’est comme ça, en N&B, que je me rappelle avoir vécu les choses.
6Quels sont les photographes que vous admirez ?
Je n’admire pas les photographes. Au mieux, j’ai un grand respect pour leur travail et leur engagement. Je n’ai été admiratif que de deux personnes dans ma vie, mon père et mon psychanalyste. Le premier est mort depuis longtemps et le second ayant bien travaillé, je suis libéré de ce sentiment vis à vis de mes semblables. En réponse à votre question me reviennent en mémoire les vers du poète turc Nazim Hikmet :
« Les chants des hommes sont plus beaux qu’eux-mêmes,
plus lourds d’espoir,
plus tristes,
plus durables.
Plus que les hommes j’ai aimé leurs chants. »
7Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?
Il n’y en a pas une en particulier. Je suis de plus en plus sensible au Portrait. C’est très subtil la réussite d’un portrait. Je vais m’y mettre très prochainement. Cela fait des années que je pense au fond, à la lumière à employer etc. Je manque de temps en ce moment, mais je pense m’y mettre la prochaine fois que je retournerai en Roumanie, dans le delta du Danube.
8Quels sont vos projets actuels ?
Je travaille à l’écriture d’un livre multimédia sur ipad, pour lequel j’ai obtenu une bourse du CNC.
Il s’agit d’une fiction, d’un échange épistolaire (et en images également, bien sûr) sur le thème de l’exil, entre moi-même et mon homonyme (ancêtre ?), qui quitta le Monténégro pour rallier New York en 1906.
9Qu’avez-vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
Je vais exposer Le Désert russe, une traversée d’Ouest en Est du plus vaste pays au monde, mais surtout un prétexte à un voyage intérieur.
10Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
Confrontation des regards, des points de vue sur le monde, des idées j’espère…