Niels Ackermann
© Niels Ackermann 2016
Les 10 questions Conf' à Niels Ackermann
1Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Je suis photojournaliste, je vis en Ukraine mais réalise des projets photographiques entre Kiev et la Suisse. J’aime prendre mon temps et travailler sur plusieurs mois voire plusieurs années sans me soucier de l’intérêt à court terme pour mes projets.
Quel est votre parcours photographique ?
J’ai appris la photo en autodidacte, m’aidant des conseils de mes amis sur Flickr et au travers d’un photoblog que j’avais créé en 2004. Puis en 2007 j’ai rejoint
L’agence Rezo.ch où j’ai officié jusqu’en 2015 et où j’ai participé à la co-fondation de l’agence Lundi13. En parallèle de la photo, j’ai un Master en sciences politiques de l’Université de Genève.
3Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Une bonne photo, c’est le mariage de l’information et de l’esthétique. La photo s’inscrit dans la continuité des autres arts visuels et une photo intelligente se doit de rappeler cet héritage tout en transmettant son message propre. Mais, personnellement, je n’aime pas trop les images isolées. Donc pour moi une bonne photo, c’est aussi une bonne histoire, cohérente et bien construite.
Comment naissent vos photos (prises de vue, traitement, impressions) ?
J’aime travailler à l’instinct. Suivre mes intuitions sans savoir si une rédaction va aimer ou non mon sujet. J’auto-finance donc mes projets pour les faire avec la plus grande liberté possible. Sur le terrain j’aime être au plus proche des gens, donc avec le moins d’intermédiaires possibles, et je cherche à passer autant de temps que possible sur place.
Qu’est ce qui les inspire ?
On voit rarement l’image forte du premier coup. Il faut creuser et donner de soi pour obtenir quelque chose des autres.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Boris Mikhailov, Serhi Lebidinskyi, Guillaume Herbaut, Dominic Nahr, Alexander Chekmenev, Alex Majoli entre autres. Ils sont trop nombreux pour tous les nommer.
Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?
Je rêverais de voir Berlin Est dans les années 60. C’est la quête de ce voyage dans le temps qui m’a poussé à visiter l’est de l’Europe.
Quels sont vos projets actuels ?
Avec un collègue journaliste, je travaille sur la décommunisation de l’Ukraine en cherchant les statues de Lénine qui ont été déboulonnées. Que devient-il après avoir quitté le centre des villes et des villages ? Il se transforme en une espèce de déchet encombrant dont l’Ukraine ne sait pas trop quoi faire… un peu comme son passé soviétique.
Qu’avez vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
Pourquoi pas ma collection de Lénines !
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
La confrontation, c’est les regards qui s’entre-choquent : des approches différentes de la photographie qui permettent à des gens qui ne se côtoieraient jamais de se parler, d’échanger, et… peut-être de faire des beaux bébés photographiques.