Claudia Masciave

Jean-Marie Manzoni

© Claudia Masciave 2018

Claudia Masciave est indéniablement une hyperactive ! La question est donc la suivante : doit-elle prendre de la Ritaline ?
Nous n’avons pas souvenir d’avoir déjà exposé aux Confrontations Photo une artiste aux couleurs aussi pepsies. Il fallait bien en parler de cette couleur puisque lorsqu’elle choisit le médium photographique, parmi ses nombreux moyens d’expression, Claudia ne passe pas inaperçue, n’hésitant pas à choisir ses couleurs dans des tonalités très saturées. Mais, s’il lui suffisait de faire vibrer la couleur pour véhiculer sa narration, les autoportraits de cette artiste autodidacte d’origine brésilienne pourraient paradoxalement passer inaperçus malgré leurs éclats. Or, cette couleur assumée, au-delà de son esthétisme épuré est une invitation, presque un leurre. Attiré par cette lumière singulière, le spectateur s’approche, reçoit alors le message, et peut entrer en résonance, car Claudia explique utiliser la photographie pour « s’interroger, dénoncer, s’exprimer ».

Dans un entretien réalisé par Jean-Paul Gavard-Perret pour lelitteraire.com* ce printemps, posant elle-même la question « Qu’est-c’est-qui vous pousse à créer vos images ? » Claudia répondait même : « Une inquiétude incontrôlable, une curiosité oppressante, des hurlements d’existence »…
Assurément, les images décryptées, perdent alors ce qui peut ne sembler que de la légèreté pour dévoiler une atmosphère étrange et délivrer l’expression de la photographe, empreinte d’une gravité parfois glaçante. Le cancer, l’addiction, les dictats oppressants de notre société, les maltraitances, notre relation aux autres, sont autant de sujets forts symbolisés dans la série « À la recherche de l’objet perdu ».
Claudia parle beaucoup de philosophie, de psychologie, de la noirceur de l’âme, d’elle-même et des femmes, elle cultive un goût immodéré pour l’exploration de la condition humaine, fabrique des vidéos, débat, pratique avec dynamisme les réseaux sociaux et délivre son créatif message avec talent.
Non, Claudia Masciave ne doit surtout pas prendre de Ritaline…

*http://www.lelitteraire.com/?tag=claudia-masciave et https://www.instagram.com/claudia_masciave/

 

© Claudia Masciave 2018

Les 10 questions Conf' à Claudia Masciave

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Je suis une exploratrice.
J’utilise la photographie comme un moyen d’organiser mes idées, de synthétiser ce que j’apprends, d’exprimer mes sentiments, et de dévoiler les plus profonds mystères de mon âme.

2

Quel est votre parcours photographique ?

J’ai cherché ma voie dans plusieurs domaines de la photographie comment la photo de paysages et photo de rue, jusqu’à me retrouver dans la photographie conceptuelle dans laquelle je suis complètement émergée.

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

C’est une photo qui a une intention, qui a du sens pour le photographe et par conséquent touchera (ou pas) le publique.

4

Comment naissent vos photos (prises de vue, traitement, impressions) ?

Je fais que des autoportraits, pour cela j’ai besoin d’un trépied et une télécommande.
La retouche, je fais sur Photoshop.

5

Qu’est ce qui les inspire ?

La philosophie, la psychologie et la spiritualité.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?

Cindy Sherman, Duane Michals, Hellen Kooi, Loretta Lux, Can Dagarslani d’entre beaucoup d’autres.

7

Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?

J’ai plein d’idées dans ma tête, avec mes images j’aimerais bien parler un peu plus à propos de l’environnement.

8

Quels sont vos projets actuels ?

Je continue ma série  » A la recherche de l’objet perdu », je pense qu’elle me suivra pour tout ma vie, en ce moment je travaille aussi sur une autre qui s’appelle « Multiplicité de Contrepoints » toujours sur des thématiques existentielles.

9

Qu’avez vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?

Je souhaite montrer qu’on peut utiliser la photographie artistique pour plusieurs choses, s’interroger, dénoncer, s’exprimer etc, il faut juste avoir un peu de créativité et s’appliquer pour transformer en images des choses abstraites comme des idées et sentiments.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Je pense qu’il y a un rapport à nous confronter avec les images que nous allons voir sur place.