Marjolaine Vuarnesson

Marjolaine Vuarnesson

© Carlo Cammarata 2018

Si vous pensez qu’un polaroïd ne sera jamais qu’un instantané, notre première résidence éphémère 2018 devrait vous ouvrir des horizons que vous ne soupçonniez pas. Marjolaine Vuarnesson est en effet une alchimiste du genre. Elle déstructure, immerge, surimpressionne les images, associe des négatifs pour donner à son médium une dimension hors norme. 

http://www.marjolainevuarnesson.com

Inspirée par la nature et sa propre histoire, Marjolaine nous fait découvrir ses émotions, nous offrant corps et âme cette part d’elle-même tantôt sombre, tantôt euphorique. Cette démarche plus qu’intime nous a séduit au-delà des images, assurément aussi avec les mots que la photographe sait trouver pour se raconter, expliquer sa démarche ou simplement faire découvrir les secrets de ses transformations picturales…
Ce que l’œil perçoit et l’esprit retient, c’est une douce incarnation aux tons pastel qui se fond dans un décor de forêts et de lacs vaporeux. C’est en ce froid théâtre naturel, réalité du monde extérieur et filtre des émotions tout à la fois, qu’une pudique expression se découvre et se livre ici.

© Marjolaine Vuarnesson 2018

Les 10 questions Conf' à Marjolaine Vuarnesson

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Je suis consultante en finance, rien à voir avec la photo me direz-vous… Autodidacte et passionnée, je me suis d’abord exprimée par la peinture et la sculpture avant de troquer mes pinceaux pour un appareil photo il y a quelques années.
J’ai toujours exposé mon travail, tout simplement pour me confronter aux regards des autres, pour échanger et progresser.

2

Quel est votre parcours photographique ?

J’ai toujours eu un appareil photo avec moi pour immortaliser des instants, conserver des souvenirs. Mais c’est en 2014 que ma première série photographique a été sélectionnée pour une exposition, dans un lieu où j’avais exposé auparavant comme peintre. J’ai alors compris que la photographie était un nouvel univers à explorer, une nouvelle façon de m’exprimer.
En 2016, j’ai eu l’opportunité d’exposer à la Galerie Rastoll (Paris 3ème) l’ensemble de mes travaux en photographie, peinture et sculpture, ce qui représentait 20 ans de démarche artistique. J’ai la sensation que chaque exposition me donne de nouvelles idées pour de futurs projets, l’opportunité de raconter une nouvelle histoire.

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

Les photos qui procurent une émotion, une réaction positive comme négative, et toutes celles que je regarde en me disant que j’aurais aimé les réaliser.

4

Comment naissent vos photos (prises de vue, traitement, impressions) ?


J’ai d’abord une image dans ma tête, j’imagine comment la réaliser, je la dessine, puis je travaille jusqu’a obtenir le résultat que je souhaite. Il n’y a pas vraiment de traitement avec un polaroid, juste une réflexion sur les réglages à faire pour obtenir l’effet voulu.

5 Qu’est-ce qui les inspire ?

Mon environnement m’inspire beaucoup. Je vis au contact de l’eau et de la nature, et l’on peut retrouver dans mes photos des paysages issus de mon environnement.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?


Les photographes qui me touchent sont souvent des photographes qui abordent des sujets avec onirisme. C’est le cas d’Oleg Oprisco que j’ai découvert en 2014, un photographe ukrainien qui réalise de superbes compositions à l’argentique.
Je suis également sensible à certains photographes japonais comme Nobuyoshi Araki, mais aussi Takashi Arai que j’ai récemment découvert avec son magnifique livre « Monuments », une rétrospective de son travail au daguerréotype.

7

Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?


J’aimerais un jour réaliser un travail photographique en associant mon travail en peinture et en sculpture. J’y réfléchis déjà depuis un moment, mais le temps me manque pour l’instant.

8

Quels sont vos projets actuels ?


Mon travail au polaroid évolue au gré des histoires que j’ai envie de raconter. En avril 2018, j’ai présenté un nouveau travail d’images composées de plusieurs polaroids à partir des négatifs. Ce qui m’a permis de les scanner et de pouvoir ainsi sortir du format 8×8 et de donner une autre dimension à la photographie instantanée. Ce travail sera visible à Arles en juillet et août 2018, grâce à la Galerie Rastoll et « La place des photographes ».
J’ai toujours beaucoup de projets en tête et hélas pas assez de temps pour les réaliser, mais je vais continuer à raconter des histoires au polaroid, et continuer à explorer des techniques photographiques alternatives.

9

Qu’avez vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?


J’ai envie de vous présenter un travail plus intime que ce que j’ai déjà présenté jusqu’à présent. Une série sur mes émotions, qu’elles soient positives ou négatives.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?


Cela m’évoque le rassemblement de différents regards et différentes sensibilités pour exprimer un message, raconter une histoire grâce à la photographie.
Un festival auquel j’ai toujours rêvé de participer, un rêve qui se réalise aujourd’hui…