Olivier Jouaud
© Olivier Jouaud 2018
© Olivier Jouaud 2018
Les 10 questions Conf' à Olivier Jouaud
1 Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Originaire du sud de l’Oise, j’ai 38 ans, je suis en couple et suis papa de 2 superbes enfants.
Totalement autodidacte, j’ai acheté mon premier reflex par le plus grand des hasards en 2010. Rien ne me prédestinait à faire de la photo et encore moins à exposer un jour.
2 Quel est votre parcours photographique ?
100% autodidacte, je suis arrivé à la photo un peu par hasard courant 2010, à l’époque je possédais un aquarium et je voulais simplement photographier les poissons mais surtout les toutes petites crevettes d’eau douce qu’il contenait. C’est alors que j’ai comme n’importe qui acheté mon premier reflex.
Mon attirance pour la macro était déjà bien présente sans que je le sache vraiment et j’ai pratiqué la macro en aquarium pendant près de 4 années avant qu’un ami photographe me sorte la tête de l’eau pour me faire découvrir les multiples facettes de la photographie.
De nature très curieux et désireux d’apprendre, je me suis alors prêté à différents exercices de style et j’ai appris beaucoup de choses dans divers domaines en m’essayant à des matières comme le studio, le compositing, la photo high speed, la macro nature, le montage photo et j’en passe. A partir de 2014 je me suis principalement consacré et pendant près de 2 ans à l’exploration urbaine plus communément appelée « Urbex », qui consiste à visiter et prendre en photo des lieux délaissés par l’homme où le temps semble s’être arrêté et ou la nature reprend ses droits. J’aime ce travail semblable à la photo de paysage ou mon souhait est de donner une seconde vie à ces lieux chargés d’histoire. L’ambiance y est vraiment particulière et c’est un peu comme un voyage dans un monde parallèle.
C’est alors que j’ai réalisé que la nature était mon trait d’union avec la photo et enrichi de toutes ces expériences j’ai pris la décision de revenir à ce qui m’a fait tant m’investir dans cette passion, « La macrophotographie ».
Mars 2016, me voilà donc de retour dans le monde du tout petit où je m’épanouis riche de mes expériences passées, mais très rapidement je cherche à évoluer pour proposer autre chose que de la photo illustrative. J’ai clairement l’envie d’offrir un travail plus artistique et je décide donc d’orienter mes réalisations dans des univers oniriques voir féériques en cherchant à créer des ambiances colorées très personnelles tout en composant mes images avec une réflexion et un œil différent.
Outre le but de prendre du plaisir, le passionné que je suis veux simplement partager et faire découvrir aux gens la beauté d’un monde sous nos pieds.
Nul besoin de parcourir la planète pour rêver et voyager, il suffit parfois de prendre le temps d’observer.
3 Pour vous, qu’est qu’une bonne photo ?
Pour moi, une bonne photo doit raconter une histoire et/ou interpeller par des émotions tant par sa composition que par son sujet et ce qu’il l’entoure.
C’est une question vraiment intéressante car j’estime qu’une photo techniquement très aboutie ne sera pas forcément une bonne photo si rien ne s’en dégage.
4 Comment naissent vos prises de vues ?
Je travaille essentiellement en live view, comme je l’expliquais dans mon parcours, cette technique que j’utilisais en Urbex m’a permis de réaliser que j’arrivais à mieux réfléchir et composer mes scènes même en macro/proxi.
Cela me permet de mieux adapter l’angle approprié pour dompter la lumière et ses subtilités surtout quand il s’agit de sujets très petits.
J’accorde autant d’importance à mon sujet qu’à mon arrière-plan et la vision d’ensemble est réalisée dès prise de vue.
Je n’utilise aucun arrière-plan artificiel mais uniquement les éléments qui entourent la scène pour composer.
La percée du soleil au travers d’un feuillage ou autre m’aidera ainsi à obtenir des formes et des zones plus ou moins sombres pour placer le sujet idéalement.
Il n’y pas d’ajout d’éléments en post production et je travaille toujours en lumière naturelle.
Ensuite les réglages choisis sur l’appareil photo m’aideront à créer des ambiances différentes selon l’envie de proposer des ombres chinoises ou alors des scènes beaucoup plus détaillées.
Dans la mesure du possible je tache de prendre soin d’ajuster sur place ma composition en prenant garde de retirer des éléments disgracieux, il est beaucoup plus simple et rapide de déplacer une feuille ou brindille sur le terrain que de devoir le faire de façon numérique.
Mais parfois lors de photos d’insectes par exemple, ce genre d’intervention devient plus délicate car je risque de déranger et effrayer le sujet en question.
Dans ce cas, le recours à quelques corrections numérique à lieu mais dans un souci d’esthétisme et de façon légère.
Concernant le traitement, j’ai un style coloré assumé et c’est là qu’intervient la partie complémentaire de la prise de vue.
Mon souhait est de faire voyager les gens en leur proposant des univers tant que possible imaginaire, féériques voir oniriques.
J’aime alors jouer avec les contrastes, couleurs et autres curseurs numériques pour donner une nouvelle dimension à un monde que l’on côtoie chaque jour mais qui est trop souvent ignoré.
5 Qu’est-ce qui les inspire ?
Ma première source d’inspiration, c’est la nature de toute évidence.
Nous possédons une richesse incroyable tant en micro faune que micro flore.
Je n’hésite plus aujourd’hui à faire 2h de route ou plus si nécessaire pour aller photographier une fleur ou un insecte bien précis juste car le sujet m’inspire de par son élégance ou son graphisme des idées de photos.
Ensuite comme j’expliquais ci-dessus, l’envie de raconter des histoires pour inviter les gens dans mon univers voir mieux, leur permettre d’interpréter ces images à leur guise pour en faire leur propre voyage.
La sensibilisation est une sorte d’inspiration également, faire prendre conscience aux autres que tous ces papillons, libellules, fleurs ou autres font partit de leur quotidien, que leur présence à une importance et qu’il faut apprendre à les respecter pour mieux les apprécier.
6 Quels sont les photographes que vous admirez ?
Je n’ai pas une grande culture photographique de par mon jeune passé de photographe mais le domaine que j’aborde est très proche de la photo animalière et je dois dire que Vincent MUNIER est vraiment la référence dans ce domaine, donc je suis forcément très admiratif de son travail.
J’ai également beaucoup d’admiration et de respect pour Kyriakos KAZIRAS que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois et qui offre lui aussi des images fabuleuses.
Après il y a de nombreux photographes que j’admire connus ou non soient ils et en faire la liste serait délicate de peur d’en oublier mais si je devais citer quelques noms qui me viennent en tête je nommerais Alexandre DESCHAUMES, Thierry VEZON, Bastien RIU, Fabien DEL VECCHIO et bien d’autres encore.
7 Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?
Je suis de ceux qui ont toujours besoin d’avoir un nouvel objectif pour continuer d’avancer, tant sur l’approche de la photo que sur le souhait de rencontrer de nouveaux sujets présents dans des régions autres que celle où je vie.
Pour répondre à votre question, je dirais j’aimerais réaliser la photo qui me fera prendre plus confiance en moi.
8 Quels sont vos projets actuels ?
Pour cette année 2018, je continue de faire vivre ma première série née en janvier
2017 avec quelques dates d’expositions prévues dont ma première en dehors du territoire français. Ensuite, il y a cette nouvelle série que je présenterais pour la première fois à l’occasion des « Confrontations photos ». Pour finir, je travaille silencieusement depuis le début d’année avec un éditeur sur un probable projet de livre pour fin 2018 début 2019.
9 Qu’avez-vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
J’ai souhaité aborder les micro champignons de nos forêts en période automnale mais à ma façon avec des univers colorés et différents de ce que peut voir l’œil humain. « Au pays des Elfes » est une invitation à voyager au cœur des diverses contrées de l’imaginaire.
10 Pour terminer qu’évoque pour vous l’expression « Confrontations photographiques» ?
Et bien cela exprime la raison même qui a fait que j’ai décidé de commencer à exposer l’an dernier : L’envie d’aller confronter mon travail aux regards des inconnus, l’envie d’aller partager une passion autrement que caché derrière un écran d’ordinateur et voir si ce que je propose parle aux gens. C’est aussi une manière d’aller confronter nos images aux yeux de photographes expérimentés qui pourront probablement nous orienter et nous conseiller de par leur expérience. C’est en quelque sorte une remise en question pour ne pas rester sur ses acquis et continuer de travailler et prendre du plaisir.