Pascal Sentenac

Pascal Sentenac

© Pascal Sentenac 2018

On aime ? la solitude des ombres qui hantent les « aquariums » urbains…

https://sentenac.org/

Sentenac_01-horz© Pascal Sentenac 2018

Les 10 questions Conf' à Pascal Sentenac

1 Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Euh… Je m’appelle Pascal Sentenac, je suis né à 16 heures ! Non, plus sérieusement, regardez mes images, faites-moi voir les vôtres, échangeons, et là, les vraies présentations seront faites et les hostilités pourront commencer…

2 Quel est votre parcours photographique ?

Diplômé de ENS Louis Lumière en image, j’exerce le métier de directeur de la photographie pour des films de fictions, des documentaires et des magazines de télévision. À ce titre, je mets mes compétences au service de l’esthétique d’un réalisateur. J’aime la photographie, car elle me permet d’explorer mes propres univers visuels.

3 Pour vous, qu’est qu’une bonne photo ?

Une image tellement simple qu’elle regorge d’un trésor de complexité.

4 Comment naissent vos prises de vues ?

Je pars en général d’un lieu associé à une sensation. La sensation peut être, par exemple, la colère, l’admiration, la haine, la solitude, la bienveillance, etc… Des points de vue et des intuitions assez peu explicables intellectuellement. J’essaye ensuite de traduire cette intuition sous forme visuelle en réalisant des images, beaucoup d’images. Après le reste n’est que de la technique qui ne m’intéresse, à vrai dire, pas beaucoup.

5 Qu’est-ce qui les inspire ?

Regarder, d’un point de vue particulier, un petit bout de l’époque dans laquelle je vis.

6 Quels sont les photographes que vous admirez ?

Andréas Gursky et tous les photographes de l’école de Dusseldorf, Sarah Moon, Saul Leiter, Georges Rousse et plus récemment le travail de Jean-Pierre Attal. Des directeurs photo comme Robby Muller (Wenders, Jim Jarmush, Lars vonTriers), Sven Nykvist (Bergman, Tarkowski), Philippe Rousselot (Chéraux, Cavalier, Redford, Tim Burton). Et puis, des peintres pas très connus : Richard Estes, George Tooker, Vilhelm Hammershøi.

7 Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?

Une photo d’Andréas Gursky dont on ne puisse pas dire : « Tiens, il a fait du Gursky ». Mais bon, la route est encore longue…

8 Quels sont vos projets actuels ?

Une série sur les chaos qui s’organisent et une autre sur des êtres ailleurs : la même photographie, prise aux quatre coins de la planète, de quelqu’un derrière quelque chose, qui est là, mais qui est ailleurs.

9 Qu’avez-vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?

Une série sur les quartiers d’affaires, endroit qui suscite en moi un sentiment d’admiration et de répulsion. Bref, un lieu que je me devais de photographier.

10 Pour terminer qu’évoque pour vous l’expression « Confrontations photographiques» ?

Pour être sincère, de prime abord, je me méfie du mot confrontation en photographie. Mon manque certain de culture, me fait le rapprocher du point de vue de la sonorité d’affronter. La photographie me semble être un lieu où l’on peut partager et exprimer des points de vue sans se confronter justement. Un vrai refuge par les temps qui courent. Bref, dites-moi s’il faut que je vienne avec mon fusil à Caribou à tirer dans les coins et mon casque à pointe…
Plus sérieusement et après avoir ressorti mon « Larousse poussiéreux », je pense que vous avez choisi le mot confrontation à dessein : partager des points de vue différents dans le respect de la vision de l’autre. Au placard le fusil à Caribou et le casque à pointe !