Anita Volker
© Anita Volker 2020
Les 10 questions Conf' à Anita Volker
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
La photographie est pour moi le moyen de se reconnaitre dans l’autre et d’amener le spectateur à modifier la perception de sa réalité.
Quel est votre parcours photographique ?
Mon premier métier a été infirmière de bloc opératoire, c’est par la photographie médicale que j’ai commencé. Elle m’a permis de sublimer l’insoutenable, le dérangeant. Prendre de la distance vis-à-vis du sujet photographié, le voir autrement.
Ce qui à fait murir ma vision de ce que tout le monde appel le laid.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Une bonne photographie est une photographie qui interpelle, où le premier coup d’œil attire mais questionne aussi et nous emmène vers une deuxième lecture.
Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?
Je travaille avec un moyen format argentique Mamiya RZ 67, optique 110 mm macro, le plus souvent à la Portra 160. Un leica M9 qui m’accompagne tous les jours et un Mamiya 6.
Qu’est ce qui les inspire ?
Le cinéma, le cinéma contemplatif (Trence Malik, Lars Von trier, Wim Wenders…) Le cinéma surréaliste (Maya Derren, Luis Busnel), et le cinéma documentaire (Pierre Perrault, Jean Rouch, Alain Cavalier, les frères Mayles).
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Jeff Wall, Geneviève Cadieux, Alec Soth, Wim Wenders.
Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?
Je ne pense pas qu’il y ait une photographie rêvée. J’ai plutôt le sentiment que certaines prises de vue nous procurent une émotion unique où le déclenchement nous fait comprendre que c’est exactement ce que nous voulions.
Quels sont vos projets actuels ?
Je travaille actuellement sur le corps et le paysage, que j’appellerai Anthropologie Végétale. (Le rapport de l’homme à la nature). J’aime à penser que le paysage peut être identité, à différents degrés de lecture et ainsi placer l’empreinte de l’homme à côté de ces paysages identités.
Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?
Ma série photographique présentée s’intitule « Entre les ombres qui nous séparent » sur l’identité et la diversité. De face, de trois-quarts, de profil, le visage a différentes facettes. Seul le punctum fait que l’on se souviendra de ce visage. Le punctum est un détail qui attire l’attention. Je réalise une série de portraits d’enfants, des enfants aux apparences insolites et d’autres, aux traits quelconques. En les mettant côte à côte, je souhaite montrer leur ressemblance, mais aussi souligner ce détail qui rend leur visage inoubliable, leur punctum. A l’horizon de cette série, j’aspire à ce que le public prenne conscience qu’une métamorphose peut toucher n’importe qui et survenir n’importe quand. Elle affecte toutes les catégories sociales, tous les pays du globe. Tous, doivent vivre avec et ne devraient pas se sentir gênés par le poids des regards. La différence physique est encore un problème dans notre société. Cette série photographique souhaite amener le regard du spectateur à s’éloigner des canons de beauté et à envisager une altérité possible.
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
Les confrontations photographiques évoquent pour moi le langage du photographe. C’est ce qui est pour moi, photographe, mon moyen d’expression.