Dana Cojbuc

Dana Cojbuc

© Dana Cojbuc 2020

On aime que dans la canicule des Rencontres d’Arles 2919, elle nous ait fait voyager dans le froid de ce compte d’enfant avec un livre immense où se mêlent photographie et peinture…

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© Dana Cojbuc 2020

Les 10 questions Conf' à Dana Cojbuc

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Née en Roumanie je vis et pratique mon activité d’artiste photographe à Paris.
Je commence la photographie à Ciolanesti, un petit village au sud de la Roumanie où les gens se côtoient en permanence, où les rues sont vivantes et où on entend en continu le bruit des animaux. 
Je n’y habite plus depuis longtemps mais sans cesse j’y retourne, comme attirée par la familiarité que je conserve avec ces personnes que je ne côtoie pas mais qui ne sont pas non plus des inconnus.
Dans mon travail, je construis des mises en scène qui proposent au spectateur de s’évader du quotidien. J’essaie derrière le silence d’une image de faire entendre une respiration, sentir un mouvement ou déclencher un sourire.
Très inspirée par les coïncidences, les rencontres impromptues, je choisis des coins de nature pour raconter des histoires qui paraissent irréelles, non sans humour ou sans absurdité.
Je suis attirée par l’univers de l’enfance. Le village est présent cette fois-ci en tant que décor pour un personnage de conte.
Dernièrement j’expérimente la pratique du dessin pour accompagner la photo et dépasser le cadre de l’image laissent la place à la confusion entre les deux media. J’aime bien l’idée de surprendre le réel par la photo et le continuer par le dessin tout en lui restant fidèle pour l’amener vers mon monde inventé…

2

Quel est votre parcours photographique ?

Titulaire dʼune maîtrise de photographie et vidéo du département dʼart de lʼUniversité de Bucarest, et dʼune maîtrise de communication et médias à lʼUniversité Panteio dʼAthènes.
Après 6 ans en Grèce je suis arrivée en France en 2006 et je suis revenue vers la photo après une longue pause en 2018. J’ai suivi une masterclass avec Flore et Sylvie Hugues organisée par L’Oeil de l’esprit, grâce à laquelle la série Conte d’hiver est née et une masterclass avec Laura Serrani, Stefano de Luigi et Jean Christian Bourcart organisée par Oeildeep

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

La photo qui par une grande simplicité transmet une émotion forte.

4

Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?

Je pars d’une idée initiale tout en laissant la place à l’improvisation. Je trouve mes modèles et je construis les images petit à petit face à l’objectif, aux éléments que j’introduis et au lieu choisi comme décor.
De temps en temps je construis des installations, souvent en bois qui apparaissent dans mon cadre.
Une fois l’image photographique finie j’imprime sur un papier Fine Art Kozo 110g qui se prête au dessin et je continue la photo par le dessin sans intervenir à l’intérieur du cadre mais plutôt en lui donnant une suite.

5

Qu’est ce qui les inspire ?

Les souvenirs, les émotions, le village de mon enfance, la nature et l’ailleurs.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?

J’aime beaucoup la façon de faire de l’art de Sophie Calle, le travail de Laurent Millet pour sa façon de questionner le statut de l’image, je suis émue par les images de Sarah Moon, Jungjin Lee, Shoji Ueda ses mises en scène dans le désert me reviennent souvent à l’esprit, pour ne citer que les premiers noms auxquels je pense à l’instant.

7

Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?

Une photo qui pourrait me surprendre après y avoir intégré des ingrédients en connaissance de cause, qui me révèlerait quelque chose d’autre, d’inconnu qui m’émeuve.

8

Quels sont vos projets actuels ?

Finaliser ma série Halsnoy Trilogy réalisée lors d’une résidence en Norvège. Finaliser le livre jeunesse inspirée par la série Conte d’hiver. Arriver à dire en image ce que je ressens pendant cette période si particulière du confinement.

9

Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?

« Conte d’hiver »
Dans le décor de mon enfance, un village en Roumanie, des mises en scène dans le blanc immaculé de l’hiver murmure un conte sur la liberté. La liberté de l’enfance, celle de se sentir comme chez soi dans les champs qui entourent le village, de s’éloigner de la maison et de prendre les chemins qui peuvent mener très loin.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Mettre face à face des idées, des ressentis, des mondes différents exprimés par la photo. Confronter les regards des photographes aux regards du public.