Thibaut Derien
© Thibaut Derien 2020
Les 10 questions Conf' à Thibaut Derien
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Après avoir été auteur-interprète de chansons pendant plus de 10 ans, je suis auteur-photographe depuis 7 ans maintenant. J’ai troqué la musique et les mots contre le silence et l’image.
Quel est votre parcours photographique ?
La photographie m’est tombée dessus par hasard. Lycéen, je travaillais le samedi dans la boutique d’un photographe de quartier qui m’a offert mon premier appareil photo, un Nikkormat équipé d’un 50mm. Le bac en poche, j’ai arrêté mes études pour devenir photographe. J’ai tout d’abord été stagiaire dans un studio de photographie industrielle où j’ai plus appris à passer le balai et faire la vaisselle qu’à faire des photographies, puis j’ai été filmeur (photographe sur les plages et aux terrasses des restaurants) pendant une saison à Cannes. A 20 ans je « monte » à Paris, répond à une petite annonce pour être assistant dans un studio photo de mode, et me retrouve à photographier les touristes à la chambre dans une caravane au pied de la Tour Eiffel. Après diverses aventures, je deviens chanteur, et arrête la photographie pendant quelques années après m’être fait voler mon appareil. Pendant mes tournées, je suis marqué par la mort des petites villes que je traverse. Je me rachète un appareil photo, pour la première fois numérique, et commence ainsi ma série « J’habite une ville fantôme », une collection de portraits de magasins fermés… Quelques années plus tard encore, je commence à exposer cette série, et ne fais plus quasiment que ça aujourd’hui… Des photographies et des expositions.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
C’est un moment parfait, une émotion, une image qui se passe de mots pour l’expliquer.
Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?
J’ai un boitier et une optique manuelle 50mm. J’utilise l’ordinateur car ma photographie est numérique, mais je maitrise très peu les logiciels photos. Pour moi l’essentiel se passe à la prise de vue, tout tient à la lumière, toujours naturelle.
Qu’est ce qui les inspire ?
Les voyages, les errances. Je ne sais pas ce que je vais photographier, je le cherche. Je roule, je marche, je guette. J’ai parfois un fil conducteur comme les magasins fermés dans ma série « J’habite une ville fantôme » ou ma fille dans « Angèle et le nouveau monde » mais mes images sont avant tout le fruit du hasard. C’est la recherche du moment parfait que j’évoquais plus haut, quand se rencontrent ce que je vois et ce qu’il y a au fond de moi.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Je n’ai pas une grande culture photo et à vrai dire je n’admire personne, à part peut-être Edward Hopper qui pour moi est un grand photographe, et Jacques Brel qui en quelques mots plantait un décor comme personne 🙂
Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?
La prochaine.
Quels sont vos projets actuels ?
Je me suis installé il y a peu en Bretagne, région où je suis né mais que je connais peu, et je compte bien l’arpenter jusqu’à en faire quelque chose de photographique.
Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?
« Angèle et le nouveau monde » est une série dans laquelle j’ai photographié ma fille dans différents pays pendant plusieurs années, comme un être un peu perdu dans un monde trop grand pour elle. Le nouveau monde c’était tout d’abord l’Amérique, puis finalement n’importe où puisque tout était nouveau pour elle, et pour moi le nouveau monde c’était surtout être père.
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
La confrontation est un mot un peu dur ! A la première approche on pense au conflit, puis à l’échange de points de vue. Après tout la photographie c’est se confronter au réel pour en faire des images, puis au public lorsqu’on les montre.