Arnaud Elissalde
Série « Boite noire » © Arnaud Elissalde 2024
Les 10 questions Conf' à Arnaud Elissalde
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Une dose de contemplation, un peu de curiosité, un zeste de patience et beaucoup d’exigence, telle serait la façon la plus objective de me décrire.
Je me considère comme un amateur au sens où j’aime ce que je fais et que j’entreprends de l’améliorer sans cesse.
Je suis installé en région parisienne où je développe l’activité photographique « Terres de Lumière photographie ».
J’ai vécu plusieurs années en Nouvelle-Calédonie où j’ai pu m’exercer principalement à la photographie de paysages, de nature et aux reportages.
Ces années de pratique faites de voyages, de découvertes et d’aventures humaines ont contribué à affirmer ma démarche photographique qui s’exprime au travers d’une recherche permanente de l’esthétique.
Quel est votre parcours photographique ?
Photographe autodidacte, j’ai développé une activité professionnelle de photographie en Nouvelle-Calédonie.
Je me suis fait connaître par mon travail de photoreporter en collaborant avec des institutions locales telles que le tourisme, des ONG, des centres culturels et des agences de communication.
D’abord photographe freelance, j’ai ouvert en 2017 l’espace « Plein Format » entièrement dédié aux activités photographiques (impressions, photos de studio, organisation d’expositions, formation photo, reportages, vente de photos d’art…).
J’ai eu l’occasion d’exposer plusieurs séries photographiques.
Depuis mon retour en métropole, je continue ma pratique en m’exerçant au travail d’auteur.
A ce titre, ma série « Dans ma cellule » réalisée en 2020 pendant la période du confinement et exposée au Off de Arles en 2021, a marqué le début d’une approche nouvelle, plus intimiste.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Cette question mérite réflexion et peut faire l’objet d’un sujet à part entière tant elle suscite le débat et l’enthousiasme de ceux qui tentent d’y répondre.
Pour moi la photographie a deux finalités : contenter le souvenir de celui qui la prend et susciter une émotion chez celui qui la regarde. Si une photographie atteint un de ces deux objectifs alors je considère qu’elle est bonne. Dans les deux cas, elle marque les mémoires.
Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?
Ma pratique de la photographie est assez instinctive. Le plus souvent, mon regard est attiré par une forme, une ligne, une lumière qui se traduisent comme une évidence et un désir de déclencher.
Ce que je vois guide ce que je photographie. Je m’efforce d’être le plus précis à la prise de vue de manière à réduire le développement et les retouches.
J’ai longtemps photographié avec un boitier canon 5Dm3 puis j’ai découvert l’univers des boitiers hybrides.
Depuis quelques années, je photographie avec un Fujifilm XE3 qui me suit partout. Je travaille avec des focales fixes notamment un Fuji 23 mm (équivalent du 35 mm). J’aime particulièrement le cadre imposé par ce genre de focale, l’exigence de devoir chercher mes compositions et mes points de vue.
Je développe et organise mes photos avec l’application Lightroom et ajuste mes réglages avec Photoshop notamment pour les imprimer.
J’aimerais m’initier à l’argentique.
Qu’est ce qui les inspire ?
La célèbre phrase d’Ansel ADAMS « You don’t take a photograph, you make it » guide ma pratique de la photographie.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
J’aime le travail de nombreux photographes.
L’engagement et l’esthétique des photographies de Vincent MUNIER, la singularité et l’histoire de Vivian MAIER, les portraits de Steve McCURRY, les lumières de Christian COIGNY, les mises en scènes de Gregory CREWDSON, le parcours et la vie de Sebastiao SALGADO et biens d’autres.
Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?
Il y a au moins deux photographies que je rêverais de réaliser :
– une vue de la planète Terre depuis l’espace,
– une photographie du volcan Erebus et de son lac de lave situé en Antarctique.
Quels sont vos projets actuels ?
Je photographie dans leurs quotidiens, depuis deux ans, plusieurs bergers dans la région du Pays basque.
L’idée est de me plonger dans cet univers où la contemplation, la rudesse des éléments et l’amour de la nature s’entremêlent harmonieusement.
C’est aussi un moyen de retrouver mes racines et de marcher dans les traces de ma famille.
Loin de réaliser une série documentaire sur cette profession, j’aborde mon sujet en prenant un point de vue intime.
Mon boitier devient l’œil du berger, une façon de photographier qui éveille chaque sens.
Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?
Il s’agit de « Boite Noire », une série de 15 fictions photographiques basées sur l’Histoire de nos aïeux, des histoires inattendues tant tragiques qu’héroïques.
Je mets en lumière des récits de famille pour réveiller le passé de chacun.
Je questionne les mémoires au travers d’écrits, de témoignages oraux et d’album photographiques ; autant d’empreintes du passé qui façonnent ceux que nous sommes aujourd’hui.
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
L’expression « Confrontations photographiques » me renvoie à la comparaison de points de vue et aux échanges qu’elle suppose. Si de nature ils peuvent s’opposer ou susciter le débat, ils apparaissent en réalité enrichissants et/ou inattendus ; une manière de bousculer le conformisme.