Bernard Coste

Bernard Coste

© Bernard Coste 2024

Série « L’autre monde »  © Bernard Coste 2024

Les 10 questions Conf' à Bernard Coste

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

En bref, je dirais tout simplement que je suis photographe depuis toujours, et que mon univers est celui du plaisir de la photographie et du partage, quelle que soit la technique.

2

Quel est votre parcours photographique ?

À 14 ans, dans la petite ville où j’habitais, j’allais à la Maison des jeunes et de la culture un ou deux soirs par semaine m’initier à la magie du noir et blanc.
J’étais passionné. C’est comme ça que les choses ont commencé. Puis, j’ai décidé d’en faire mon métier.
Formation aux beaux-arts d’Avignon, Centre de recherche de l’image et du son Crear-Ceris à Chantilly puis assistanat et travail en studio puis retour en province et fondation du studio l’Oeil-écoute dans la Drôme.
En marge de mes travaux de commande j’ai voyagé. J’étais à la fois questionné par notre condition humaine et conscient des impasses de la photographie de voyage.
Depuis une quinzaine d’années, je me consacre exclusivement à mon travail d’auteur. Ce travail se place d’un point de vue intime sur le paysage…

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

Elle doit être simple, directe, sans effet. 
Bernard Descamps dit « La photographie, c’est éliminer, contrairement à la peinture, où on part de zéro et où on ajoute, avec la photographie, c’est le contraire.
On a tout, et on enlève pour ne garder que l’essentiel. »

4

Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?

Je travaille aussi bien en numérique, argentique ou techniques alternatives. Rien n’est figé.
Ainsi, « L’autre monde » la série que je présente, est à la croisée de ces différentes modalités: prises de vues numériques, transfert sur plaques photopolymères, puis tirage sur presse taille douce.

5

Qu’est ce qui les inspire ?

Principalement le paysage. Pas du point de vue documentaire, mais plutôt d’un point de vue intime.
Ma photographie est loin de l’extase. Que ce soit au Japon, en Islande ou dans mon jardin, elle expérimente ces instants où notre perception vacille face à la nature.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?

Klavdij Sluban, Yamamoto Masao, Michael Ackerman, Sarah Moon, Christine Lefebvre, Bernard Descamps… ainsi que les univers de Céline Croze et de Gabrielle Duplantier, cette liste étant loin d’être exhaustive!

7

Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?

J’avais le projet de retourner au Japon par le Transsibérien, avec la guerre le projet s’est transformé en rêve…

8

Quels sont vos projets actuels ?

Je prépare une série sur le Japon traitée en gravure photopolymère  en résonance avec l’exposition de Yamamoto Masao dans le cadre du festival Présence(s) photographie.

9

Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?

« L’autre monde » invite le public à écouter le paysage : son bruissement, son mystère, sa vie palpitante et, tout autant, le ressenti de grande vulnérabilité de la beauté du monde.
Avec cette série, je l’invite aussi à partager mon intérêt pour cette technique ancienne qu’est la gravure.
Pourquoi ai-je choisi la gravure ? Ma démarche est d’aller de plus en plus dans l’intime du paysage, et dans ce qu’il dit de nous. En traitant ce travail par la gravure, j’y ajoute une dimension sensuelle, que je vis comme différente du tirage photographique classique.
En gravure, on dit que le papier doit être amoureux de la plaque. J’aime cette relation d’intimité avec le papier et l’encre. Ce ressenti dans le processus de tirage étant, dans cette série, en parfaite résonance avec l’esprit de ma prise de vue. C’est ce lien entre fond et forme que je souhaite montrer et faire partager.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Se confronter au monde, à d’autres univers, d’autres cultures. La photographie c’est essentiellement une rencontre et un partage entre photographes et public.