Samuel Rozenbaum

Samuel Rozenbaum

© Samuel Rozenbaum 2024

Série « Déambulation du Japon » © Samuel Rozenbaum 2024

Les 10 questions Conf' à Samuel Rozenbaum

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Samuel et si je suis toujours en retard, c’est parce que je mets toujours du temps à choisir le bon disque qui accompagnera ma journée.

2

Quel est votre parcours photographique ?

Ma première envie de photo remonte au collège.
On m’avait annoncé que pour devenir volcanologue, il fallait suivre un cursus scientifique et ce n’était pas une option. Alors j’ai menacé la conseillère d’orientation d’une carrière de photographe pour tout de même passer du temps avec les volcans.
Vingt ans plus tard, avec juste ce qu’il faut de retard, j’ai mis mon plan à exécution.
Je n’ai pas encore vu de volcan en vrai, mais j’expose tous les ans depuis 2020. J’ai montré mes images quelques fois à Arles, à Paris, à Marrakech et à Montréal.
Mon concept récurent, c’est d’imaginer à chaque fois la bande-son originale de l’exposition.
Je l’écris et l’enregistre parfois avant la prise de photos, parfois après, et cette fois-ci quasiment conjointement.

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

C’est une photo qui me fait partir ailleurs. Pas forcément loin, mais ailleurs.

4

Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?

Mes premières photos, au Japon en 2016, n’étaient pas prévues.
Je n’avais qu’un iPod touch sur moi. C’est sûrement ce qui m’a aidé à voler des clichés.
J’aime que les sujets ne soient pas conscients d’être mes sujets. Je me sers souvent de reflets pour être d’autant moins visible. Une flaque d’eau, une vitre, un miroir, une voiture.
En 2021, j’ai investi dans un « vrai » appareil pour tenter de nouvelles choses. Je suis donc aussi passé d’un traitement via Instagram à un logiciel plus sophistiqué où j’essaie plusieurs choses jusqu’à obtenir un résultat qui me plaît.
Je commence à participer à des stages pour être capable d’aller aussi chercher ce que j’imagine, mais ma pratique reste très empirique et ça me plaît.

5

Qu’est ce qui les inspire ?

Souvent, une chanson qui me trotte dans la tête ou qui passe dans mon Walkman.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?

Kertész !!! Et plus récemment Saul Leiter qu’un membre des Confrontations m’a fait découvrir il y a deux ans.

7

Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?

Une photo de la série des fantômes de New York de James Vil.
Il m’a expliqué sa technique, ses réglages et même l’emplacement qu’il a utilisé, mais j’ai essayé en vain de la copier.

8

Quels sont vos projets actuels ?

Cette année est dédiée à l’exposition « Déambulation au Japon », présentée à Gex chez vous, puis dans le Berry jusqu’à l’été.
Le double disque qui sert de bande-son sortira officiellement à la fin du printemps, et en attendant, je commence à préparer une exposition autour de la famille.
Elle sera créée en 2025 en grande région parisienne, pour un musée intercommunal.
J’ai hâte de poser quelques-unes de mes photos aux côtés d’œuvres des siècles passés et de faire écouter des chansons pour lesquelles j’ai eu le droit de jouer avec un vieux piano-harpe du XIXème siècle.

9

Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?

La série « Déambulation au Japon » est exclusivement composée de photographies du Japon où je suis allé pour la première fois en 2016 et pour la dernière en fin d’année dernière.
Je m’y suis perdu, j’y ai déprimé, je m’y suis émerveillé tour à tour. J’ai essayé de retranscrire un peu toutes ces étapes dans les photos et chansons présentées.
Et comme Souchon m’a sauvé la vie au Japon, il y a quelques reprises de ses chansons qui m’ont accompagnées là-bas.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Ça m’évoque l’audace et l’expérimentation.
Rien n’est dit sur la nature de ce à quoi le photographique est confronté, ça m’intrigue : est-ce nous, le public ? est-ce l’approche des photographes ? est-ce le mélange de médias ?
J’ai hâte de me faire une idée.