Galerie Goutal
Dans leurs propres mises en scènes, les inspirations semblent multiples : de la peinture d’Hopper aux œuvres de Grégory Crewdson en passant par le roman noir. Le processus de création est long et minutieux, la contemplation n’en est que plus passionnante. Il faut prendre le temps pour s’approprier ces images et les histoires dans lesquelles elles nous emportent…
La lumière y est particulièrement travaillée, élégante et la douceur des couleurs s’oppose au détachement des postures et des visages.
Les sujets, le plus souvent féminins, paraissent errer ou se figer dans des mondes sophistiqués, sexys et chics. On scrute chaque image, on cherche les détails que l’on devine choisis avec minutie et qui contribuent à brouiller les pistes. Chaque spectateur peut construire son scénario car les personnages ne font que distiller les indices d’histoires inachevées ou de coups de théâtre en devenir…
Il n’est pas étonnant de retrouver représentées à la galerie Goutal les compositions oniriques de Julie de Waroquier que nous avions eu le plaisir d’accueillir en 2014. Mais cette année, Olivia et Vincent Goutal exposent à Gex, en plus de leurs compositions personnelles et dans une inspiration tout autant cinématographique, les japonaises glamours de Formento & Formento et les « Icy Blondes » du norvégien Ole Marius-Joergensen. Parce que la galerie Goutal ne semble cultiver ni l’ennui ni la linéarité artistique, une large place sera également faite aux abstractions plasticiennes de Pierre Vogel et aux immenses urbanités cloisonnées de Jean-Pierre Attal…
© Galerie Goutal – Formento & Formento – Ole Marius Joergensen – Pierre Vogel 2018
Les 10 questions Conf' à Olivia & Vincent Goutal
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Nous sommes à la fois créateurs et révélateurs de photographes de talents.
Quel est votre parcours photographique ?
Vincent : Je suis d’abord scientifique. Passionné de photographie depuis l’enfance, j’ai suivi une formation de photographie au Département d’arts visuel à Harvard auprès de Chris Killip. Pendant des années, j’ai été photographe de documentaire social. J’y inscrivait une touche artistique notamment dans le traitement de la lumière; Puis j’ai rencontré Olivia avec qui je me suis lancé dans la photographie de mise scène.
Olivia : De formation littéraire, j’avais durant mes études été impressionnée par les femmes artistes et photographes et leur capacité à représenter la sphère de l’intime: Sophie Calle, Cindy Sherman, Annie Leibovitz.
Ma rencontre avec Vincent Goutal m’a permis d’aborder la photographie. J’ai trouvé dans ce médium, une concordance avec la littérature. J’ai toujours aimé ce qui était synthétique. Dans une image, je défie le temps !
Nous sommes également collectionneurs d’œuvres et de livres de photographie.
Depuis longtemps nous avions le rêve de fonder une galerie de photographies où nous pourrions exprimer toute notre sensibilité d’artistes dans la sélection d’auteurs contemporains et le soutien aux artistes émergents. C’est ainsi qu’est née en 2017 la Galerie Goutal.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
La bonne photo est une évidence. Elle n’a pas besoin d’explication, de références pour être appréciée. Nous sommes particulièrement sensibles au travail de composition, à la maîtrise de l’éclairage et à l’originalité du point de vue.
Comment naissent vos photos (prises de vue, traitement, impressions) ?
Le cheminement pour réaliser des photos est long. A l’origine, il y a l’idée. Nous imaginons alors un scénario puis nous cherchons le lieu idéal pour la mise en scène. Une fois sur place, tout peut changer. Car nous sommes dans un état de créativité. Nous procédons dans ces moments par tâtonnements. Nous nous mettons souvent en scène et nous devons réellement puiser au fond de nous-mêmes pour nous délester de notre identité première. Nous utilisons beaucoup les flashs en intérieur et en extérieur pour reproduire l’éclairage de grands peintres et ajouter une tension dramatique.
Qu’est ce qui les inspire ?
La littérature, la peinture, le cinéma, la nature et la complexité de l’identité humaine.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Ils sont nombreux mais pour en citer quelques-uns : Erwin Olaf, Gregory Crewdson, Jeff Wall, Julie Blackmon, Jean-Marie Périer et bien-sûr tous les photographes de notre galerie.
Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?
Nous aimerions poursuivre notre série sur l’enfance : Les Petits Mondes.
Soit sous les Tropiques ou sous la neige !
Quels sont vos projets actuels ?
Nous avons développé sur le site de notre galerie, la vente en ligne d’œuvres d’art en éditions limitées: « La e-collection »
Et nous sommes toujours en quête de nouveaux talents !
Qu’avez vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
Un certain regard et surtout et c’est important, offrir au public de la photographie qui donne du plaisir.
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
Voilà une expression vivifiante ! Pour nous, elle évoque la diversité, les échanges.
Un panel réunissant les œuvres d’auteurs reconnus avec les nouveaux talents de demain. Bref, l’occasion pour les visiteurs d’avoir un bel aperçu de la photographie actuelle!