Antonio Gaudencio

Antonio Gaudencio

© Antonio Gaudencio 2020

On aime se dire que nous n’avons pas souvent exposé des photographies de paysage dans la Halle Perdtemps et qu’Antonio y sera bien tout près de la librairie…

https://www.antoniogaudenciophoto.com/

© Antonio Gaudencio 2020

Les 10 questions Conf' à Antonio Gaudencio

1

Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?

Je suis devenu photographe non par vocation mais par mon parcours de vie.
Au départ, j’ai commencé à réaliser des prises de vues pour des raisons pratiques. À l’âge de 16 ans, intégrant un cursus Beaux-Arts, huiles sur toiles, dans ma recherche de développement artistique personnel et ma réflexion sur l’art, il me fallait comprendre la lumière. Comment elle révèle les volumes, comment elle se diffuse, se transforme, se réfléchit sur les matières et les couleurs.
La photographie m’a permis de me positionner comme observateur de la lumière, de l’intégrer dans ma réflexion d’artiste peintre pour améliorer considérablement ma démarche artistique.
Je pense que cette formation de peintre sur toile a enrichi, imprégné ma vision et ma sensibilité photographique.

2

Quel est votre parcours photographique ?

Après être passé par les Beaux-Arts (1987-1989), lauréat du concours d’entrée, j’ai été admis à l’école des Gobelins – École de l’image à Paris. Cette école m’a permis de recevoir une formation sur les différentes techniques de prises de vue et de développement argentiques. En 1990, fraîchement diplômé, j’ai intégré le monde des arts graphiques. J’ai ainsi construit une carrière riche en projets collaboratifs, en tant que consultant et spécialiste de la photographie numérique pour le monde de la communication visuelle, dans des agences publicitaires parisiennes et des studios photos. Mais début 2014, une envie de respirer, et d’allier la concrétisation de mes projets personnels avec ma passion pour la photographie de voyage, m’a amené à devenir photographe indépendant.

3

Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?

Pour moi, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise photo.
Il n’y a pas de règles, et heureusement, qui définissent une bonne ou une mauvaise photo. Nos cultures, nos parcours de vie, le milieu où nous avons grandi, forgent nos sensibilités. Nous sommes tous différents, c’est là notre richesse.
Donc pour moi, toutes les photos sont bonnes car toutes les sensibilités et les émotions sont dans la nature.

4

Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?

J’aime la douceur des lumières crépusculaires, de préférence sous des ciels chargés. Je suis capable de passer trois jours de suite sur un seul site pour m’en imprégner, avec patience, voire de m’agacer, puis d’accepter la déception… et revenir !
Même si, de par mon parcours pro, je suis un expert en retouche photographique, je donne énormément d’importance au terrain, à la qualité de mes prises de vues, pour limiter mon travail de développement qui consiste à forcer les traits de caractère de mes clichés.
Mon livre et ma série « Inspirations » nature exposée, représentent 3 ans de travail, de patience, de déceptions enrichissantes, de joies, pour obtenir une cohérence dans les compositions très granitiques, les lumières et la force que dégage chaque portrait. Pour moi, un paysage est comme un portrait.

5

Qu’est ce qui les inspire ?

La lumière
En photographie de paysage, elle est incontrôlable, furtive, capricieuse. Le photographe ne la maîtrise pas, elle décide. Patient, il contemple et devient alors observateur, admirateur même, dans l’attente qu’elle s’offre ou non à son objectif.
Pour moi toute la richesse, l’essence même de mon activité de photographe paysagiste, est là. Ce sentiment d’incertitude, l’espoir de réussir à capter l’instant précis où elle viendra, peut-être, révéler toute la beauté naturelle d’un paysage.

6

Quels sont les photographes que vous admirez ?

Tous les photographes me touchent, de l’anonyme aux plus connus.
Mais je suis très inspiré par l’univers de certains peintres comme Pierre Soulages, le clair-obscur de Caravage ou la peinture de Bernard Buffet pour son travail sur les gris teintés.

7

Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?

La prochaine et les suivantes, le plus longtemps possible !
Je ne cherche pas, je me laisse guider. J’aime être surpris et c’est un bonheur de découvrir les trésors que nous offre la nature…

8

Quels sont vos projets actuels ?

J’ai toujours beaucoup de projets en tête, qui me nourrissent intellectuellement au quotidien.
Qu’ils soient liés à mon activité de formateur, de reporter ou d’auteur photographe, ils me passionnent tous. Après le succès de mon premier livre « Inspirations » nature, mon plus gros projet actuel est l’édition de mon second livre de photographies.

9

Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?

« Inspirations » nature
Terres de caractères, de souffrances, elles sont, pour moi, symbole de résistance face au temps et aux climats qui les usent. Mais, paradoxalement, elles sont aussi beauté fragile en perpétuelle évolution. J’ai la même relation avec elles que le photographe de portrait avec son sujet. J’aime les explorer, les écouter, les découvrir, les quitter et revenir. J’aime espérer, saisir la lumière qui va venir révéler, amplifier l’âme de ces paysages.

10

Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?

Accepter de confronter son travail, ses émotions photographiques à d’autres photographes, d’autres passionnés, d’autres sensibilités. Pas dans le sens d’opposition mais, au contraire, dans une idée d’enrichissement mutuel et de partage avec l’autre.