Gil Barez
© Gil Barez 2020
Les 10 questions Conf' à Gil Barez
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Je voulais être peintre, je suis photographe.
Je voudrais être nomade et ivre à chaque instant.
Ivre d’espace et de lumière !
Mais la vie est ainsi faite, alors au détour de chaque expérience, je cherche cet instant béni où je me sens à ma place.
L’acte photographique est un des moyens qui me permet d’y accéder.
Quel est votre parcours photographique ?
J’ai pris ma première photo à l’âge de 19 ans, ignorant parfaitement à cet instant l’importance que prendrait l’acte photographique dans ma vie !
Depuis je n’ai eu de cesse de chercher cette fusion, cet échange avec ce que je photographie et moi-même.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Un mélange harmonieux entre la charge émotionnelle, la puissance évocatrice et une certaine forme d’esthétisme.
Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?
Toutes mes photos sont réalisées avec des appareils argentiques, avec entre autres (et la liste n’est pas exhaustive) plusieurs appareils Nikon et un objectif 24 mm pour le 24×36, HAsselblad X-Pan et
Horizon 202 pour les formats panoramiques et Yashica 635 et Semflex pour le moyen format.
Je scanne mes négatifs et retouche mes images sous Photoshop comme en labo argentique et mes tirages sont donc fait d’après des fichiers numériques.
Qu’est ce qui les inspire ?
De manière assez simple, je me laisse guider par l’envie de sortir de chez moi, d’aller vers l’ailleurs.
Je me laisse guider par une émotion de départ, un sentiment vague et incertain dont la plupart du temps j’ignore la destination, et c’est là tout l’intérêt de la chose !
Ce qui m’intéresse, m’inspire toujours en fin de compte, c’est l’idée du voyage. Voyage intérieur-extérieur, une manière d’interagir avec le monde, de correspondre avec lui !
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Robert Frank, Araki, Bruce Davidson, Raymond Depardon, William Klein, Josef Koudelka, Don
McCullin, Les photographes de la Farm Security Agency, Paolo pellegrin, Lisette Model , Diane Arbus,
Nan Goldin, Sarah Moon, Dorothea lange, Weegee, les photographes de l’agence MYOP,
Tombouctou Manu, Yannick Cormier, Vincen Beeckman, et tant d’autres encore …
Mais aussi toute cette joyeuse bande d’amis photographes belges avec entre-autres Simon
Vansteen Winckel, Mat Van Assche, Mara De Sario, Andy Tierce, David Ameye, Ben Buisson,
Christopher de Bethune, Pauline Caplet, Sarah Lowie, Thomas Marchal et Max Lemmens, Marie
Sordat, Lionel Juisseret …
Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?
Je n’ai pas le désir de réaliser une photo en particulier.
La photo que j’aimerais faire est assurément celle que je n’ai pas encore faite, celle qui aura éveillé en moi cette étincelle, ce désir d’appuyer une fois encore sur le déclencheur !
Quels sont vos projets actuels ?
Beaucoup trop de projets en cours qui ne demandent qu’à être terminés…
Pour n’en citer que quelques-uns :
« Nomadic Dream » qui est une sorte de recueil, un carnet de voyage, une évocation métaphorique de ce désir d’être toujours en voyage et ce rapport très fort que j’entretiens avec le désert.
« Eros et Thanatos » dont le nom est en lui-même suffisamment évocateur.
Plusieurs sujets documentaires dont » American Iconography » et » Cow-Boys & Indiens » qui sont deux séries réalisées autour du thème de l’influence des Etats-Unis en Belgique.
» Need PArty » qui est une série qui explore le milieu Drag Queen en Belgique.
Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?
« Wild & Free »
Je me souviens de notre première rencontre et du regard des policiers sur cette troupe turbulente.
Là où ils ne voyaient qu’une source d’inquiétude, je ne voyais que de la beauté !
Il y avait cette magnifique énergie qui émanait.
Ils étaient jeunes, vivants, spontanés !
Dès lors j’ai su…
Su qu’il fallait que j’aille au-delà de ce premier contact,
Su qu’il fallait que je dresse le portrait de cette jeunesse dissidente.
Partageant et photographiant ces instants de vie depuis maintenant presque deux ans, en résulte des images au doux parfums de révolte, mais surtout de résistance.
Une ode à une jeunesse différente !
Il est clair qu’aujourd’hui, dans notre société occidentale, plus personne n’est vraiment libre et sauvage, mais certains le sont plus que d’autres …
(Série Réalisée en Belgique 2017- 2019)
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
Confrontations photographiques est en quelque sorte ma manière de photographier.
Une confrontation entre un univers inconnu et soi-même, un effet miroir qui apprend autant sur ce qui est photographié que sur celui qui photographie.