Karine Le Ouay
Série « Variations autour d’un rayon de soleil » © Karine Le Ouay 2024
Les 10 questions Conf' à Karine Le Ouay
Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Je suis photographe depuis toute petite.
J’ai passé mon enfance en Amérique du Sud et j’y ai été sensibilisée aux couleurs, à la lumière, à la rencontre humaine.
Je suis une grande rêveuse et j’exprime ma sensibilité par la quête d’images élégantes entre douce nostalgie et mystère.
Je développe des séries personnelles centrées sur une écriture sensible du quotidien, à la frontière du documentaire et du poétique.
Quel est votre parcours
photographique ?
Un Canon argentique transmis par mon père à l’âge de huit ans, puis des heures à parcourir ses livres et magazines photo, une adolescence marquée par les photographies noir et blanc de Lindbergh, ma sœur ayant eu la patience alors de se prêter au jeu du modèle.
Plus tard une rencontre décisive avec les filles de Robert Doisneau lors de la remise de mon premier prix photo. Leurs encouragements m’ont aidée à choisir d’en faire mon métier.
J’ai ensuite rapidement intégré le collectif Hans Lucas, puis Divergence Images. Aujourd’hui, Je travaille pour la presse, les entreprises et institutions.
Parallèlement, je poursuis ma quête d’auteur en développant des séries personnelles, je participe à différents festivals et j’ai quelques images en galerie.
Pour vous qu’est-ce qu’une bonne
photo ?
De l’émotion, c’est mon ressenti. J’attrape des fragments de vérité, selon les moments.
Une photo peut être parfaite techniquement mais s’il ne s’en dégage aucune émotion ou aucune histoire, je ne la retiendrai pas.
Comment réalisez-vous vos photos (prise de vue, traitement, etc…) ?
J’aime le travail à l’argentique, je travaille aussi en numérique.
Sébastiao Salgado a dit lors d’une conférence sur TED : ce qui importe c’est d’avoir un œil. Que ce soit en argentique ou en numérique. En ce qui me concerne, je n’ai pas le déclenchement facile et j’aime prendre mon temps.
Le temps de poser un cadre, attendre une lumière et LA rencontre….
Je traite mes photographies sur Lightroom.
Qu’est ce qui les inspire ?
La lumière, une rencontre, l’émotion ressentie.
Plus largement, la musique, la littérature et la peinture m’inspirent beaucoup.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Harry Gruyaert pour les couleurs et son sens du cadrage,
Sally Mann pour l’émotion et la sensibilité,
Sarah Moon pour l’instant poétique du mouvement,
Klavdij Sluban pour la force de ses images, entre intensité et pudeur.
Je vous invite également à découvrir le travail de Thierry Sauvage pour l’esthétique brute et sensuelle de l’intime.
Quelle photo rêveriez-vous réaliser ?
Celles qui sont à venir. Je ne cesse de regarder la vie et le monde qui m’entoure.
Quels sont vos projets actuels ?
Mes projets commencent souvent par le hasard d’une rencontre ou d’une expérience vécue, un voyage.
J’aime la spontanéité.
Je réalise actuellement une série, « une correspondance » avec un ami, photographe lui aussi.
Quelle série nous présentez-vous lors de cette édition des Confrontations Photo ?
Je l’ai intitulée « Variations autour d’un rayon de soleil », une série d’autoportraits réalisés lors du confinement.
Je laisse chacun deviner ce que j’ai pu y mettre et je serai heureuse de me « confronter » à vos regards et interprétations.
L’écrivain et essayiste Thierry Grillet a écrit un très beau texte sur cette série, j’espère pouvoir vous le partager.
Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
Confrontations d’idées de regards, pour moi cela évoque une grande diversité d’écritures photographiques, une multitude d’échanges au sein du public, entre le public et les photographes, une grande richesse d’interprétations.