AD Galerie
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Photo n° 1 : Gilbert Garcin
Photo n° 2 : Louis Stettner
Photo n° 3 : Watanabe Hiroshi
Les 8 questions Conf' à la AD-Galerie
1Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
J’ai commencé à collectionner, vers vingt ans, le dessin ancien, probablement parce que j’avais hérité d’un portfolio d’une dizaine de dessins du XVIIIe. J’ai été ensuite attiré par les représentants monochromes, les choses calmes. Vers quarante ans, j’ai découvert, par le biais d’un artiste contemporain qui utilisait la photographie, le travail du photographe Hiroshi Watanabe. J’ai eu la chance de le rencontrer, de partir avec lui à Arles. J’ai alors suivi le travail du photographe in situ et ai été fasciné par sa façon de faire de la photographie, avec cette dimension de perfection et ce rapport au temps caractéristique de la culture japonaise. C’est cette rencontre qui a été le déclencheur de mon intérêt pour la photographie. Les photos d’Hiroshi dégagent une puissance surprenante pour celui qui les découvre. Hiroshi a cette capacité à mettre les choses et les personnes en relief comme peut le faire un dessinateur. Il travaille comme un metteur en scène et a une maîtrise extraordinaire du processus de développement. Ses photos présentent un jeu d’ombres et de lumières, de contrastes, qui rappellent d’ailleurs le dessin. Cette rencontre a complètement changé mon regard sur la photographie à laquelle je ne comprenais manifestement rien. C’est donc cette expérience qui m’a conduit à collectionner la photographie et à vous répondre aujourd’hui.
2Pourriez-vous nous dire comment est née la AD-Galerie ?
Arrivé en Suisse, j’ai acheté une vieille ferme vaudoise dans laquelle il y avait une galerie de sculpture. Je travaillais principalement dans la finance et n’avais plus vraiment de « spirit » pour le métier. J’arrivais de Florence où j’avais pris une année sabbatique. J’avais consacré plus de temps à l’art. Cette galerie était une opportunité de changer de métier, j’ai décidé de la saisir.
3Pourriez-vous nous parler du fond photographique géré par la galerie ?
Le fond de la galerie est d’abord une collection. Collectionneur un jour, collectionneur toujours… Collectionner des coups de cœur, des artistes émergents et établis, des images mythiques… Avec le temps, on développe une approche critique sur ce qui nous pousse à collectionner. On réfléchit sur ce qu’on collectionne et comment on le fait. Ma formation et mon expérience dans le monde de la finance m’ont inculquées des réflexes qu’il est difficile de désamorcer. Je me suis donc intéressé au marché que représente la photo et à suivre les études qui s’intéressent à la photographie comme placement. Dans le marché de l’art, surtout en Europe, c’est un marché qui a été très peu suscité l’attention, à la différence du marché américain. Dans cette perspective, il faut avoir la sincérité de le dire, collectionner n’est plus un acte complètement naïf…. c’est pour cela que la collection mérite d’être nommée un fond photographique.
4Avez-vous une ligne particulière dans le choix des œuvres exposées ?
La photographie d’art principalement en analogique et principalement en sel d’argent. A l’heure du tout numérique et des imprimantes laser, une sélection de choses classiques qui peuvent même être considérés pour les plus jeunes comme relevant de l’histoire de la technique de la photographie : de l’argentique, du platine, du cibachrome,… et puis la confrontation avec du numérique couleur. Cette confrontation sera aussi celles de cultures différentes et de leur rapport respectif à l’image (russe, américaine, française,…).
5Quels sont les photographes que vous admirez ?
Beaucoup, mais j’ai un vrai coup de cœur pour les japonais comme vous l’aurez compris. Je pense à Kenro Izu, Eiko Hosoe, Shojiueda, Hiroshi Sugimoto et évidemment Hiroshi Watanabe. J’aime également la photographie sociale du XXe siècle (Stettner, Ronis, Brassaï et Doisneau). J’apprécie beaucoup aussi une photographie très esthétique comme celle de Hoflehner, car il y a dedans une très belle maîtrise du procédé photographique.
6Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
C’est certainement l’émotion qu’elle est capable de générer en vous, sa capacité à vous interpeller. Cette émotion peut être due à des choses très différentes comme un souvenir, la beauté ou parfois la laideur. Avec l’expérience des images, on développe toutefois aussi un sens critique à l’égard de ses émotions et on commence à tenir compte de la de la prise de vue (l’œil), la composition, mais aussi le savoir-faire dans le développement.
7Qu’avez-vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
Une confrontation des différents thèmes de l’art de la photographie : le portrait, les natures mortes, le photojournalisme, la mode et show-biz…
8Pour terminer, que vous évoque l’expression « confrontations photographiques » ?
La confrontation, c’est l’opposition, la comparaison. Comme dans le monde de la science, les confrontations photographiques, cela doit permettre au public de découvrir le monde de la photographie à travers l’opposition des choses. C’est certainement une merveilleuse façon de connaître et de comprendre l’art photographique.