Xavier Delorme
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Les 10 questions Conf' à Xavier Delorme
1Qu’aimeriez-vous nous dire pour vous présenter en quelques mots ?
Xavier Delorme, 33 ans, fou des orages depuis mon enfance. Oui, il faut être fou pour faire plus de 40 000 km par an d’avril à octobre pour se mettre face à l’orage et/ou attendre des heures durant l’orage qui parfois ne vient pas. Heureusement que c’est une grande passion la chasse aux orages !
Quel est votre parcours photographique ?
La toute première photo a été réalisée avec un argentique en 1996. Je prenais en photo le ciel pour illustrer mon relevé météo quotidien. En 1998, cette passion de la météo s’est tournée vers les orages quand j’ai réussi ma première photo d’orages au côté de mon père qui m’a appris les techniques photographiques. En 2002, je fais mes premières virées en voiture, soit une vingtaine de kilomètre à chaque sortie, c’était timide au départ. En 2006, je passe au numérique avec Nikon D50 (que j’ai toujours, valeur sentimentale) et je passe le cap des 10 mille kilomètres pour traquer les orages dans tout le pays. En 2012, la passion est devenue chronophage et un gouffre financier. Je deviens auteur photographe mais cela ne marche pas, c’est la crise de l’image, merci les micro-stock et les collègues qui donnent gratuitement leur photo. Du coup, je crée une entreprise individuelle en 2013 qui est en rapport avec l’orage, c’est à dire la chasse aux orages, la photo, la vidéo, le consulting et les stages photos et météo. Toujours là mais pour encore combien de temps encore.
3Pour vous qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Une photo qui nous fait dire « Whouaa ».
Comment naissent vos prises de vue ?
Il y a trois étapes majeures pour la photo d’orages.
La première étape, c’est la prévision météo. Il faut bien maîtrisé les outils de prévision disponible sur internet pour pouvoir appréhender le scénario de l’offensive orageuse et cibler des lieux qui pourront être intéressant à photographier comme un beau paysage, un bord de mer, un monument, etc.
La deuxième étape, c’est la chasse aux orages. Il faut être sans cesse être au volant et surveiller la situation météo en cours avec les ordinateurs connectés au temps qu’il fait avec l’aide de la connexion internet mobile. Ne pas hésiter à changer nos plans si la situation météo dégénère ou s’avère tronqué. Avec des années d’expérience, on arrive à se replacer facilement mais on a toujours quelques chasses qui tournent au fiasco. En moyenne c’est un taux de 80% de réussite.
Troisième étape, c’est le traitement des images. Un travail assez long car il faut trier les milliers d’images que l’on ramène et trouver les plus intéressantes niveau météo et les plus esthétiques à la fois.
Qu’est ce qui les inspire ?
Chaque saison, je me lance un défi ? Par exemple, en 2015, c’était de photographier un orage avec une centrale nucléaire. J’y suis arrivé à chaque fois mais la foudre n’a jamais touché l’installation en elle-même, donc à refaire.
Quels sont les photographes que vous admirez ?
Au début, dans les années 90, c’était Alex Hermant, un des premiers chasseurs d’orages connu en France. Puis Dean Gill, un météorologue Franco-Suisse qui part très souvent chasser les tornades aux Etats Unis. Aujourd’hui, je suis plus tourné vers les photographes paysagistes comme fabien dal Vecchio, Nicolas Orillard Demaire et Alexis Dubois.
Quelle photo aimeriez-vous réaliser ?
Pour cette année, ce serait une raffinerie pétrolière sous l’orage.
Quels sont vos projets actuels ?
Pleins ! Un film documentaire sur les orages en France, un livre d’art de photo d’orages qui est en cours de création, traquer les orages en Espagne prévue cette année, ainsi qu’en Italie du Nord.
Qu’avez vous envie de nous montrer lors de la prochaine édition des Confrontations ?
Les orages en Espagne, il y a des paysages magnifiques là bas alors sous un orage cela doit être encore plus majestueux.
10Pour terminer, que vous évoque l’expression « Confrontations photographiques » ?
Plusieurs approches photographiques, nature, portrait, paysage, architectural, graphique, etc.